Institut suédois à Paris #bulleparisienne

A deux pas du Marais cet été j'ai découvert un petit refuge... Un jardin derrière une petite porte, une jolie surprise. 
Quand je suis venue dans cette bulle verte seul le jardin était accessible. L'Insitut proposait gratuitement de s'installer à l'ombre de ses arbres sur un transat avec 1 ou 2 bouquins d'auteur suédois (c'est la logique). 
Nous étions alors en juillet et il faisait très chaud. C'était la dernière journée à Paris après un marathon expos. Besoin d'une pause, le genre de pause qui vous permet de savourer un bon séjour, de songer à tout ce que vous avez vu, de digérer tout cela, de suspendre le temps avant le départ et de vivre dans une bulle les derniers instants, vous sentir vivant là encore une dernière fois. J'ai voulu tout sentir, les sens aux aguets, pour m'imprégner une dernière fois de ce séjour, prendre totalement conscience de tout, dans mon corps fourbu par tant d'heures et de jours de marche, par tant de lieux vus et ressentis. Le jardin de l'Institut suédois était parfait pour cela. 

Il y a avait une oeuvre dans le jardin, deux balles géantes rouges, une installation in situ "Double Dribble II" de Anne Thulin, artiste contemporaine suédoise.
J'ai pu prendre le temps d'apprécier cette installation lovée dans mon transat avec une délicieuse glace aux parfums de sureau et citron/basilique, des glaces maison saines, naturelles, savoureuses surtout. Elles sont tellement délicieuses qu'il ne fallait pas arriver trop tard sous peine de ne plus en avoir. 
Ainsi installée j'ai pris le temps de regarder vivre Double Dribble, avec les personnes gravitant autour. Des personnes seules, des familles, des couples venus passer là un instant, une heure, un jeu... venus passer là un moment volé, un moment au ralenti dans un petit bout d'un autre pays, d'un autre esprit au sein même de la capitale. Un espace de l'art de vivre suédois à Paris où nous pouvons prendre le temps de ...Voir vivre Double Dribble pour ma part. 
Ces deux grosses balles nous attirent. Elles sont rouges, bien visibles au milieu de l'espace vert, l'une posée sur le bout de la pelouse centrale, l'autre perchée sur un arbre, comme envoyée là par accident.
Ce que j'appréciais de voir c'était la réaction des enfants, tous se précipitaient vers le ballon rouge au milieu de la pelouse, prêts à fondre dessus et l'envoyer voler de partout. Le ballon était offert au bout de cette allée qui permettait idéalement de prendre son élan. Mais à coup sûr ils étaient rattapés par un adulte, souvent par le col, in extremis... Puis ils passaient leur temps à tenter de déjouer la surveillance des adultes pour retourner vers cet objet si attrayant. Il doit sembler bien étrange à un enfant qu'aucun des adultes du jardin n'ai l'idée d'aller taper dans ce ballon géant, à se demander s'ils ont joué un jour! Et oui, quand nous devenons adultes nous nous mettons des barrières... ceci est un oeuvre d'art, pas un jeu...

Ah bon?! Et pourquoi l'art ne serai pas un jeu...?
Pourquoi le jeu ne se mêlerai pas à l'art? Et si dans le fond les artistes étaient de grands joueurs? L'action de l'oeuvre se fait autour du jeu que nous nous autorisons (les enfants surtout) ou nous interdisons par soucis d'être sérieux. Jouer c'est accepter de lâcher prise du réel et entrer dans le monde l'imaginaire "On dirait que tu serais....", jouer c'est découvrir et s'approprier aussi. mais en tant qu'adulte je suis censée savoir beaucoup de choses et déjà les maîtriser... oui enfin bon pas si sûr hein... Dans cet entre deux de l'exhubérance de l'enfance et du sérieux de l'adulte il y a Double Dribble qui nous interroge... De quel côté sommes nous? Pour ma part résolument du côté de ceux qui shootent dans les ballons! 

Actuellement et jusqu'au 20 avril il y a une expo photo de Céline Clanet en terre Sami, et l'Institut met à l'honneur la culture Sami durant cette première partie de l'année 2014. L'expo photo présente donc la série "Maze" de la photographe française sur les terres de la Laponie, en Norvège de 2005 à 2009. La photo "phare" de cette expo est cet entremêlement de rennes où l'instinct et l'animal de ces régions blanches nous saisissent en une masse ondulante. A découvrir donc ... vite!

A l'année l'Institut Suédois offre un beau bâtiment (l'Hôtel de Marle, architecture de la fin du XVIème ) et des expositions temporaires, des projections de films, des concerts, du théâtre, des débats et séminaires sur des thèmes de société ainsi que des cours de suédois.
Mais aussi il offre des tas de brochures sur la Suède... ce pays m'attire énormément depuis que j'ai découvert les romans de Camilla Lackberg. Je prends désormais plus de plaisir à y lire l'art de vivre suédois que les intrigues. Ses lignes sur les intérieurs, les pauses café et thé, les fêtes traditionnelles... quelle bonheur! Je peux tout à fait m'imaginer dans un de ces intérieurs douillets en bois, avec des plaids, des coussins, une tasse de thé ou de vin chaud et des petits pains à la cannelle... avec la neige dehors en hiver. Ou alors au bord de la plage en été dégustant un sirop de sureau et des glaces, avec cette vue magnifique sur le littoral suédois... quel ne fut pas ma joie de découvrir des brochures bien ficelées sur la cuisine suédoise, les fêtes traditionnelles et surtout le mode de vie. Je n'en revenais pas qu'elles soient gratuites tant elles sont complètes et imprimées sur du beau papier couleur... là je leur dit merci et bravo pour ce geste. 
L'accueil est chaleureux, simple, sincère. Je me suis sentie immédiatement comme chez moi. Tellement bien que j'aurai pu m'endormir là sur le transat si je n'avais pas eu à l'esprit le TGV à ne pas râter ce soir... 

Institut Suédois site internet: https://paris.si.se

adresse: 11 rue Payenne 70003 Paris

Et n'oubliez pas de passer vous régaler de spécialités suédoises maison au Café suédois de l'Institut...