Enne(a)mie
Peur, dans le ventre tout dedans
Boule de plomb qui scelle mon ventre
Refuse tout ce qui pourrait entrer
Ne pas alourdir la boule sourde
Elle ne laisse aucune place
Plus tard le creux viendra et criera
Mais dès que je tenterai de l’emplir
La boule battra, tournera en dedans
Alors le creux montera jusqu’au vertige
Jusqu’à la douleur vivante, apaisante, mon amie
Je me sentirais vivante du vide de douleur
Vide qui empêche de le remplir, infini
Fini dans mon ventre là et je tremble.
Oh si vous saviez ma douleur
Oh si vous saviez ma peur
Vous la voyiez sur mon corps
Vous la regardez mais ne savez pas
Aveugles à ce qui dérange, mal
Vous trouvez mon corps beau
Pourtant il a tellement mal
Le creux par dedans l’aspire
Il disparaît et mes os pointent.
Mon sang bat moins fort
Mes pieds ne laissent plus de trace
Dans le sol qui me porte, je danse des os
Il va falloir avaler, avoir mal
Bouchée de plomb qui descend
Douleur du plein qui remplit
Ce ventre qui désormais refuse.
Je ne peux être que le creux
Jusqu’à la boule de métal
Je ne peux que cela, douleur.
L’apaisement je ne le connais plus.
Je ne sais plus que le vide de mal.
Le creux fidèle nourri de moi
Je disparais et m’envole.
J’ai peur et je suis invincible
Je contrôle le creux, je joue avec
Il joue de moi ma faiblesse
Je le nargue ma force
Allongée là sous la lune
Mon corps ne bouge plus, vaincu
Il n’est que creux et douleur, souffle
Sans repos il se fond à la terre
Souffle de creux qui s’envole, une larme est partie...